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    النص الكامل من كتاب L'algrie legendaire/c trumelet(ج1)

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    نقاش النص الكامل من كتاب L'algrie legendaire/c trumelet(ج1)

    مُساهمة من طرف Admin الأربعاء أبريل 30 2008, 20:54

    لقد لاحظت الكثير من الأخطاءفي هذا الكتاب حول شخصية سيدي بوزيد ومنها أنه خلف بنتا إسمها تونس ولذالك وإعفاءا للقارى من تعب التحميل نشرت النص كاملا لتسهيل الإطلاع عليه ومناقشته

    Un jour, — il y a de cela trois siècles et demi, — un voyageur, venant du côté du R’arb (Occident), arrivait à l’heure de la prière du moghreb(1) sur une fontaine aux eaux abondantes et limpides. Sa journée avait été longue et fatigante, sans doute, car, bien qu’il fût dans la force de l’âge, sa marche était lourde, pesante, et il s’aidait de son long bâton ferré pour franchir les hachures et les rides de la terre. Ce voyageur, dont le chapelet à grains noirs, qu’il portait au cou, annonçait la qualité de marabout, n’avait pour tout bagage qu’un mezoued qui se balançait nonchalamment sur sa hanche droite ; il tenait sous son bras gauche un livre dont la couverture de djeld el- fi lali (maroquin) était jaunie aux angles, par l’usage sans doute. Ce livre, — est-il utile de le dire ? — était le Livre par excellence, la parole de Dieu, le Livra descendu d’en-haut, la Lecture, l’Admonition, la Distinction, le Koran enfin. La fontaine lui plut ; — il était d’ailleurs au terme de sa journée ; — il jeta son bâton à terre, posa son mezoued sur le bord de la source, puis il fi t ses ablutions et sa prière.
    Ce pieux devoir accompli, le marabout tira de son sac de peau quelques pincées de farine d’orge et les mit dans un des pans de son bernous ; prenant ensuite de l’eau dans le creux de sa main, il en versa sur la farine, dont il fit une pète qu’il mangea après l’avoir arrondie en boulettes. Sa rouina
    absorbée, il puisa de nouveau de l’eau avec ses deux mains réunies en forme de vase, et but une forte lampée de ce cristal liquide. Un bruit sourd, paraissant venir de son estomac, attesta la satisfaction de cet organe, et le marabout remercia Dieu de l’avoir comblé de ses biens, quand tant d’autres
    mouraient de faim.
    La fontaine près de laquelle s était arrêté le saint homme se nommait le Haci-Tiouelfin : elle se composait de quatre sources bouillonnantes dont les eaux limpides s’épandaient à l’est de Ksar-Charef.
    Or, le jour baissant sensiblement, le marabout songea à se chercher un gîte pour y passer la nuit : un superbe figuier, épais et trapu à pouvoir donner asile à une caravane tout entière, et pareil à la femelle d’un oiseau gigantesque étendant ses ailes pour y abriter ses petits, ce généreux figuier, disons-nous, s’épanouissait à quelques centaines de pas de la source; en s’y dirigeant, le saint remercia Dieu, qui, visiblement, lui continuait ses bontés. Il allait arriver à cet arbre quand son attention fut attirée par des restes de tisons maintenus allumés par le vent, et brillant entre les trois pierres qui constituent le foyer traditionnel des peuples nomades. Ce feu attestait évidemment la présence d’un vivant dans les environs : en effet, ayant fait un tour sur lui-même pour fouiller le terrain, le voyageur aperçut, aux dernières lueurs du crépuscule du soir, une tente roussâtre tondue, pareille à une immense toile d’araignée, sur la lèvre d’un ravin.
    Bien qu’il fût la simplicité même, le saint marabout préféra cependant renoncer à son arbre, et aller demander au maître de cette tente de ce qui appartient à Dieu. Il pouvait, d’ailleurs, y avoir là des gens à remettre dans le sentier de Dieu : le paya alors en était plein. Il se dirigea donc vers la demeure de poil : deux chiens maigres et mal peignés, qui l’accueillirent en grognant et en lui montrant les dents, l’annoncèrent au maître de la tente. Le voyageur s’était arrêté à quelques pas de l’édifice pileux pour donner à ses habitants le temps de venir le reconnaître. Un nègre ne tarda pas, en effet, à paraître à l’ouverture de la haie de sedra (jujubier sauvage) qui protégeait la tente et le troupeau contre les rôdeurs de nuit, bêtes et gens.
    Le voyageur s’annonça comme invité de Dieu. « Sois le bienvenu ! » répondit le nègre, qui faisait taire les chiens en même temps qu’il s’avançait de quelques pas au-devant de l’étranger. Le maître l’attendait sur le seuil de la tente. Après lui avoir répété qu’il était le bienvenu, et s’être enquis de sa faim et de sa soif, besoins dont l’étranger, par civilité, ne voulut pas avouer la satisfaction, le maître, disons-nous, après l’avoir prié d’accepter sa dhifa, lui indiqua un compartiment de la tente où étaient étendus de moelleux tapis particulièrement propres à délasser les membres du voyageur fatigué.
    L’étranger, après avoir remercié son hôte, et lui avoir fait ses souhaits de bonne nuit, entra, pour y reposer, dans la partie de la tente qui lui avait été indiquée. Avant de s’endormir, il n’oublia pas de rendre grâce à Dieu, qui lui continuait les preuves de son inépuisable bonté. Le lendemain, malgré les attraits de sa moelleuse couche, le voyageur était debout avant la prière du fedjeur(2).
    Son hôte, qui passait pour un homme pieux, et qui n’avait pas besoin qu’un moudden(3) lui rappelât que « la prière est préférable au sommeil »(4), se tenait accroupi à la manière arabe sur le seuil de sa tente, attendant depuis plus d’une heure le réveil du voyageur.
    Après avoir terminé sa prière, l’étranger alla saluer le matira de la tente. « Mon nom est Ali, lui dit-il, et suis descendant de la fille chérie du Prophète, — que la bénédiction et le salut soient sur lui ! — par Mahammed-ben-Youcef- ben-Rached-ben-Ferkan-ben-Souleïman-ben-Bou-Belceur-
    ben-Moumen-ben-Abd-El-Kaouï ben-Abd-er-Rahman-ben -Edris-ben-Ismaïl-ben-Mouçaben-Abd-Oullabi-ben-Djâfeur-Es-Sadik-ben-Zin-El-Abidin-ben-Mohammed-ben-Edris-Ets-Tsani-ben-Abd-Allah-El-Kamel-ben-El-Haoucin-ben-El-Mouçani-ben-El-Hacen-Es-Sebti-ben-Fatima-
    bent-Sidna-Mohammed Raçoul-Allah, qui, lui-mème, descendait d’Adnan parAbd-Oullahi-ben-Châïba-ben-Hachim- ben-Abd-El-Mounaf-ben-Koçaï-ben-Kolaï-ben-Kabin-ben-Nouhi-ben-Raleh-ben-Malek-ben-Fahar-ben-Kanaua-bon-Medrakben-Madhrin-ben-Naçar-ben-Khazim-ben-
    Nezsar-benMohad-ben-Adnan, lequel descendait du père du genre humain, Sidna Adem par… Mais je crains de t’ennuyer en continuant de t’énumérer la série de mes ascendants jusqu’au premier homme…(5). »
    Le maître de la tente n’ayant insisté que mollement pour que Sidi Ali continuât l’ébranchement de sa chedjara (arbre) généalogique, ce dernier s’en tint là pour le moment, se réservant de lui compléter, à l’occasion, la nomenclature de ses ancêtres, laquelle est, d’ailleurs, commune à tous les chérifs à partir d’Édris, dont tous prétendent descendre en ligne directe.
    « J’arrive, poursuivit Sidi Ali, de Saguiet-El-Hamra, et je vais visiter les Villes saintes, nobles et respectées, Mekka et El-Medina. »
    Honteux, peut-être, de paraître devant son hôte dans un équipage si mesquin, Sidi Ali lui donna à entendre qu’ayant besoin de collectionner une grande quantité de bonnes actions, il s’était rappelé ces paroles du Prophète : « Celui qui va en pèlerinage sur une monture n’a, pour son compte, que soixante bonnes actions par chaque pas de sa monture ; mais celui qui y va à pied a, pour son compte, sept cents bonnes actions par chaque pas qu’il fait. » Cela valait, en effet, la peine, car il y a loin de Saguiet-El-Hamra à Mekka. Le maître de la tente reconnut bien vite qu’il avait affaire à un chérif-marabout, et il fut d’autant plus disposé à le traiter généreusement qu’il sentait que ce devait être un homme pieux savant et influent. Il apprit, à son tour, à Sidi Ali qu’il se nommait Bou-Zid, et qu’il était marabout. L’intimité s’établit bientôt entre ces deux hommes de Dieu, et Sidi Bou-Zid fi t tous ses efforts pour retarder le départ de Sidi Ali, qui, dès le lendemain de son arrivée, avait voulu se remettre en route et continuer son voyage. Sidi Ali eut la faiblesse de céder aux sollicitations de Sidi Bou-Zid : les jours succédèrent aux jours avec une rapidité dont le marabout de Saguiet-El-Hamra ne s’apercevait pas. Il fi nit cependant, après avoir compté sur ses doigts, par découvrir avec un certain effroi qu’il lui était de toute impossibilité, s’il voulait continuer de voyager à pied, d’arriver aux Villes saintes en temps opportun ; car on sait que le pèlerinage n’a lieu que pendant les trois mois sacrés de choual, de dou el-kâda et de dou el-hadjdja. Il lui en coûtait certainement de renoncer à gagner le titre si recherché de el-hadjdj (le pèlerin), et d’obliger Dieu à le remplacer par un de ses anges : car, s’il faut en croire le Prophète, — et nous n’avons aucune raison pour douter de sa parole, — le Très-Haut aurait dit que six cent mille fi dèles viendraient tous les ans en pèlerinage aux Villes saintes, et que, si ce nombre n’était pas atteint, il serait complété par des anges. Sidi Ali aurait donc voulu éviter de déranger, à cause de lui, l’un de ces messagers de Dieu. Sidi Ali-ben-Mahammed était donc au désespoir de s’être attardé chez Sidi Bou-Zid, et il en paraissait inconsolable. Malgré la haute estime que professait pour son hôte le marabout de Haci-Tiouelfi n, malgré la véritable et solide amitié qu’il lui avait vouée, et son vif désir de le garder auprès de lui, il ne voulut pas que Sidi Ali pût, un jour, lui reprocher d’avoir été la cause du manquement au saint devoir qu’il s’était imposé ; mais, comme nous le disons plus haut, il ne fallait plus penser à faire ce long voyage A pied. Sidi Bou-Zid pria donc Dieu de lui souffl er quelque bonne inspiration au sujet de cette affaire qui faisait son tourment. Il reçut en songe une réponse qu’il se hâta de communiquer, tout triomphant, à Sidi Ali. C’était celle-ci : « Puisqu’il est de toute impossibilité au marabout de Saguiet-El-Hamra d’arriver pour le moment du pèlerinage aux Villes vénérées en faisant la route à pied, qu’il voyage sur une monture rapide et infatigable, sur un chameau, par exemple. »
    La solution était, en effet, trouvée ; Sidi Ali n’était pas éloigné de l’adopter, lorsqu’il se mit à réfléchir au déchet qu’allait subir le chiffre des bonnes actions dont il avait projeté de grossir son actif. Il avait fait son compte en partant de Saguiet-El-Hamra ; il avait estimé, un nombre rond, bien entendu, — qu’il lui fallait tant de bonnes actions d’économie pour les éventualités ; sept cents bonnes actions de gain par chaque pas lui faisaient tant au bout du chemin, — et il y a loin, nous le répétons, de l’ouad Draâ à Mekka, même en ligne directe. — C’était donc une belle avance, et cela le mettait tout à fait à l’aise pour longtemps, c’est-à-dire que cela le dispensait d’y regarder de si près dans le cas où il prendrait à Chithan (Satan) la fantaisie de le tenter ; il pouvait, en un mot, y aller largement. Mais le voyage au moyen d’une monture réduisait singulièrement le chiffre de ses pieuses allocations, puisque chaque pas ne valait plus alors que soixante bonnes actions. C’était à y regarder. Tout en regrettant d’être obligé d’en passer
    par là, Sidi Ali fi nit cependant par se résoudre à accepter le mode de locomotion que lui proposait Sidi Bou-Zid, ce marabout s’étant chargé, du reste, de lui fournir le dromadaire qui devait lui prêter le secours de son dos pour l’aller et le retour.
    Le départ ayant été fi xé au lendemain, on s’occupa sans délai, car il n’y avait pas de temps A perdre, — des détails si pénibles du démarrage.
    Le matin, à la pointe du jour, après avoir reçu les souhaits de Sidi Bou-Zid, et lui avoir promis de repasser, — inchaAllah ! — s’il plaisait A Dieu, — par Haci-Tiouelfi n à son retour des Villes saintes, Sidi Ali mit la tête de sa monture dans la direction de l’est, et l’y poussa par quelques énergiques appels de langue. Le dromadaire n’obéit pas franchement aux excitations de Sidi Ali ; il hésita, et ce n’est qu’après avoir plongé son long cou dans le nord et dans le sud qu’il se décida à marcher. Quelques minutes après, le marabout et la bête disparaissaient derrière la Tnïet-Et-Tagga.
    Cette hésitation montrée au départ par son dromadaire ne laissa pas que d’inquiéter Sidi Ali : c’était un mauvais présage ; un corbeau, qui errait seul à sa gauche et comme égaré dans le ciel, vint encore augmenter ses craintes au sujet de l’issue de son voyage; cependant, il ne voulut pas retourner sur ses pas et attendre, pour se remettre en route, des conditions plus favorables. Il eut tort. Il y avait environ trois heures que Sidi Ali était parti, quand on le rapporta blessé à la tente de Sidi Bou-Zid : en arrivant sur l’ouad Taouzara, la monture de Sidi Ali s’était obstinément refusée à traverser ce cours d’eau. Le marabout, qui croyait à un caprice de l’animal, voulut insister pour qu’il passât : résistance de la part de la bête, persistance de celle du saint, nouveau refus très accentué du dromadaire avec accompagnement de mouvements désordonnés ; bref, chute de Sidi Ali avec une fracture à la jambe. Le saint marabout fut, fort heureusement, rencontré dans ce piteux état par des Oulad Mohani, à qui-il raconta sa mésaventure; il les pria, après s’être fait connaître, de le transporter à la tente de Sidi Bou-Zid, ce qu’ils firent avec le plus grand empressement, car ils pensèrent qu’ils avaient tout à gagner, dans ce monde et dans l’autre, à rendre service à un homme qui, fort probablement, avait l’oreille des puissants de la terre et celle du Dieu unique. Sidi Bou-Zid fi t donner à Sidi Ali tous les soins que réclamait son état ; les plus savants athoubba (médecins) des tribus environnantes furent appelés en consultation auprès du saint homme. Après lui avoir fait tirer la langue à plusieurs reprises, ils reconnurent à la presque unanimité que Sidi Ali s’était cassé la jambe droite ; l’un de ces médecins prétendit que c’était la jambe gauche qui était fracturée ; mais on ne s’arrêta pas à cette opinion, qui ne paraissait s’établir, du reste, que sur un diagnostic manquant de sérieux. Pourtant, en présence de cette divergence de manières de voir, le doute entra dans l’esprit de Sidi Bou-Zid, et, comme il ne tenait pas à se brouiller avec le thebib dissident, qu’il regardait d’ailleurs comme un praticien d’une très grande habileté, il fi t tous ses efforts pour engager Sidi Ali à se laisser poser des appareils sur les deux jambes. Le saint homme y consentit, puisque cela paraissait faire plaisir à son hôte; mais il ne put s’empêcher de lui faire remarquer qu’il ne croyait que médiocrement à l’efficacité des attelles sur le membre qui n’était pas détérioré.

      الوقت/التاريخ الآن هو الإثنين أبريل 29 2024, 00:43